Une nouvelle journée se levait sur Providence. Comme toujours en ce moment le temps était égal à l’humeur d’Adriàn : maussade. Ayant sa matinée de libre pour aujourd’hui, le jeune enseignant en avait profité pour faire la grasse matinée. Traînant jusqu’à plus de onze heures dans les draps, il cherchait au-delà du simple repos à chercher à éviter la tignasse rousse de sa fiancée. Depuis des années maintenant, il se traînait dans cette relation, ne cherchant même pas à sauver ce qui pourrait l’être. Depuis des mois maintenant, leur relation ne ressemblait plus à rien. Autrefois raide dingue l’un de l’autre, ils auraient fait n’importe quoi par amour. Et maintenant que restait-il ? Pas de l’amour en tout cas, une grande affection très certainement, de l’amitié sans doute mais rien de plus. Ayant entendu sa fiancée quitter leur logement quelques heures plus tard, c’est presque avec soulagement qu’il put enfin se lever. Etrangement il s’en voulait de la tournure qu’avait prise leur couple. Même si les responsabilités étaient surement partagées, Adriàn savait qu’il y était pour beaucoup. Après tout n’était ce pas lui qui flirtait dangereusement avec une de ses étudiantes ? Jusqu’à présent il n’avait jamais été jusqu’à tromper Hellyn, mais lorsque que Lyla l’avait appelé au secours, il avait été l’aider… L’aurait-il fait pour la rousse qui avait fait battre son cœur par le passé ? Rien n’était moins sur.

Quittant les draps, Adriàn se dirigea directement vers la douche pour chasser ses idées noires. Il savait bien que tôt au tard, il devrait affronter la réalité et surtout qu’il devrait se montrer honnête envers Hellyn. Pourtant quelque chose l’empêchait de la quitter. Probablement le fait que ce soit lui qu’il l’est demandé en mariage… Ou le fait que renoncer à Hellyn signifiait également renoncer à une certaine partie de sa jeunesse. Laissant l’eau froide glisser sur la peau, le beau brun espérait qu’elle pourrait nettoyer autant son corps que son esprit. Il n’attendit donc pas son téléphone sonner dans la pièce d’à coté. Ce n’est qu’une demi-heure plus tard, qu’Adriàn quitta la douche pour se diriger vers la cuisine. Son ventre lui faisait comprendre qu’il était largement temps qu’il avale quelque chose. Mettant la machine à café en route, il retourna enfiler un jean et un t-shirt avant de finalement jeter un coup d’œil à son téléphone. C’est à sa grande surprise qu’il constata qu’Hellyn avait tenté de le joindre avant de lui laisser un message sur son répondeur. Hésitant un instant à écouter le message, il se décida tout de même à enclencher son téléphone, inquiet. Il était rare qu’Hellyn l’appel et cela ne présageait sans doute rien de bon.

« Adriàn c’est moi, j’aimerai te parler est ce que tu peux me rejoindre à la radio s’il te plait ? C’est important. ». C’était tout ce que le message contenait et le brun ne savait pas quoi en penser. Il aurait aimé pouvoir mentir à Hellyn, lui dire que son téléphone n’avait plus de batterie par exemple. Mais il en était bien incapable… Aussi, il se contenta de soupirer avant de prendre son courage à deux mains et de quitter son logement pour rejoindre Hellyn. Elle devait être à la radio de la ville pour une interview ou quelque chose de ce genre. Prenant sa voiture, il ne mit pas plus d’une dizaine de minutes à rejoindre le centre ville, plus la tour radio. Il tourna un peu en rond avant de réussi à trouver une place. Restant un moment dans sa voiture, il sentit son cœur se serrer. Mais pas comme la première fois qu’il avait croisé le regard de la belle rousse. Non aujourd’hui, il sentait que tout allait basculer dans un sens ou un autre. Quittant son véhicule, il pénétra dans le hall de la tour radio. Balayant la salle du regard, il finit par repérer la chevelure rousse de sa fiancée. Se frayant un passage dans la foule, il finit par la rejoindre. « Hellyn ! Qu’est ce qui se passe ? ». Le regard inquiet, il avait été jusqu’à lui attraper le bras chose qu’il n’avait pas fait depuis un long moment. Même si l’amour qu’il éprouvait pour Hellyn avait disparut depuis longtemps, il tenait toujours d’une certaine façon à elle.