don't you understand ? no one is better off without his parents. no one asked to be born.
Mais qu'est ce que tu fou? Martin toisait sa sœur du regard, prête à sortir elle restait postée dans l'entrée de la maison familiale
Ça se voit pas ? Répondait t-il sans relever le nez de son livre.
J'avais peur de comprendre ! Et l'anniversaire de papa tu en fais quoi? Il n'en fallait pas plus pour que le jeune homme sorte de son petit monde.
Meeeerde j'avais complètement zappé Un rapide coup d’œil à sa montre, suffisait pour qu'il comprenne la colère de sa petite sœur.
Pas la peine de me regarder comme ça je vais me dépêcher finissait t-il par dire, sans réussir à l'amadouer pour autant
Ouais ben dépêche toi, tu sais qu'il déteste les retards A 22 ans il était toujours cet étudiant irresponsable, avide de liberté et d'expériences. Né à Providence il n'a jamais quitté cette petite bourgade, s'y ayant construit une vie. Il ne savait pas encore ce que la vie lui réservait mais pour le moment il ne jurait que par ses petites habitudes. Son petit haras, son groupe de potes tous plus immatures les uns que les autres, ses entrées vip dans tous les clubs de la région … Des biens superficiels qu'ils n'arrivaient pas à laisser derrière, tant bien même quand il tentait de se montrer plus adulte en s'impliquant dans une relation plus sérieuse. Conscient que cette escapade en famille mettait en péril la seule soirée qu'il avait accepté de consacrer à Ariel, il prenait le temps de lui envoyer un texto. L'appeler, il en était hors de question, même si dans le fond il se savait en tord. Elle était trop bavarde, trop curieuse, si bien qu'il n'aurait jamais claqué la porte de la maison familiale pour se rendre au restaurant avant plusieurs heures. Ce repas fut le dernier en famille, le dernier qu'il partageait avant que la disparition du patriarche des Harvey ne déclenche une seconde crise d'adolescence chez l'aîné de la famille.
22 ans, trop jeune pour être confronté à la mort, et pourtant Martin se trouvait là, entre deux professionnels de la santé qui tentaient de lui faire comprendre la meilleure alternative envisageable pour leur père tombé dans le coma. Déjà plusieurs mois que ce dernier restait inanimé, plusieurs mois qu'ils enchaînaient les visites sans avoir de réponses aux multiples questions qu'ils posaient à leur père. La relation entre Thalia et Martin ressortait plus forte de cette épreuve. Ne pouvant pas compter sur leur mère, ils étaient l'épaule sur laquelle l'un et l'autre se reposait. Martin se transformait en grand frère surprotecteur, presque étouffant. Finalement ils avaient pris la décision de débrancher leur père, choix le plus dur de leur vie, choix dont Martin mis plusieurs mois à se remettre. Durant sa période de deuil le jeune homme s'oubliait, ne jurant que par l'attention que réclamait Thalia. Les études lui paraissait bien futiles à présent, il avait perdu son modèle, sa figure paternelle. Jamais vraiment remis de cette perte, il reprenait néanmoins du poil de la bête, délaissant un temps ses études pour ne se consacrer qu'à ses bêtises. Son naturel le rattrapait au galop.
You can't live your life for other people. You've got to do what's right for you, even if it hurts some people you love.
Il se perdait, dans une spirale dont il avait perdu le contrôle. Thalia tentait de lui faire sortir la tête de l'eau à plusieurs reprises, sans succès. Martin passait ses nuits avec des femmes différentes, délaissant peu à peu sa relation avec Ariel. Elle ne l'avait pas abandonner après le décès de son père, pourtant il faisait tout pour qu'elle prenne la fuite, pour qu'elle ne s'attarde pas plus longtemps sur son cas désespéré. Il souffrait, et s'appliquait à la faire souffrir à son tour, comme une revanche sur son propre destin. Pourtant elle n'y était pour rien, elle était même la seule à vraiment faire attention à lui, à le soutenir contre vent et marré dans ses choix parfois tortueux. Il la repoussait, ne faisant aucun effort pour la retenir. Il se plaisait dans cette vie bancale, inconfortable, bien décidé à laisser le sérieux et les problèmes que cela impliquait derrière lui. On lui avait volé ses derniers mois d’insouciance, il récupérait donc son dut. Malgré ces actes manqués, ces paroles insolentes, souvent blessantes, il l'aimait. Mais c'était trop tard, le mal avait été fait. Irréparable. Pourtant l'un et l'autre s'accrochait, à cette bouée dégonflée qu'était leur relation. Il était sa drogue, elle était son point faible. Ils ne pouvaient pas continué ainsi :les mensonges à répétition, les disputes pour un rien … Tout dans leur relation les consumait à petit feu. Pourtant c'est à deux qu'ils quittaient Providence pour s'installer à New York City. Il s'en voulait de quitter Thalia, mais le besoin de renouveau se faisait pressant.
Qu'est ce que tu fais ce soir? Télécommande dans la main, il zappait, frénétiquement, n'attachant que peu d'importance à celle qui partageait son lit.
Je sors avec Gale son ton restait platonique.
Tu ne veux pas annuler? Il éteignait la télévision
Pour quoi faire ? J'ai pas envie de rester ici à te regarder dans le blanc des yeux Il lâchait cette bombe sans aucune émotion dans la voix. Elle l'agaçait, il avait besoin d'air et elle tentait de l'en empêcher. Jamais violent envers elle, du moins physiquement, il évitait au maximum les confrontations, à l'image de cette soirée, de laquelle il s'échappait sans demander son reste.
On aurait pu aller au restaurant … Ou je sais pas moi, juste passer un peu de temps ensemble … Tu es sorti tous les soirs cette semaine Il soupirait
On se fera ça un autre jour, là j'ai vraiment besoin de m'amuser Claquant la porte il la laissait seule avec son désespoir. Ils se supportaient, mais n'avaient plus rien en commun. L'amour qu'il se portait était une désillusion, mais ni l'un ni l'autre ne voulait se l'avouer.
Après plusieurs mois de cohabitation, de fiançailles mal engagées, Martin prenait les devants. Trop lâche pour lui dire ces mots de vive voix il se contentait d'un bout de papier miteux sur la table du salon
Tu voulais me quitter, j’ai pris les devants. On ne se verra plus qu’en souvenir mais s’il te plait ne te souviens pas de la douleur, garde seulement l’ivresse de nos instants ensemble. Fais-moi plaisir, souris. Je t’aime, c’est tout. Il avait fait place nette, embarquant avec lui le moindre souvenir de ces années de souffrance. Il ne pouvait accepter qu'elle se détruise pour lui, qu'elle le laisse lui faire autant de mal s'en réussir à lui en vouloir. Elle était tout ce dont il rêvait mais il ne la méritait pas. Cette décision il l'avait prise autour d'un verre, dans un bar miteux de la ville où Gale était venu le chercher alors qu'il n'arrivait même plus à aligner deux pas. Pris par le feu de l'action il n'avait pas songé à l'après, les semaines suivantes il se contentait donc de nuits dans diverses motels en dehors de la ville. Son retour sur Providence sonnait comme une évidence, bien que cela prenne l’apparence d'une régression dans l'esprit du jeune Harvey.
There are no secrets to success. It is the result of preparation, hard work, and learning from failure.
Revenu à Povidence, Martin restait discret. Il s'installait dans un motel en dehors de la ville, ne sachant pas encore très bien s'il s'agissait d'un retour définitif. Il ne souhaitait pas blesser à nouveau Thalia, alors il avait préféré rien lui dire, s'inquiétant un peu plus chaque jour de la croiser au détour d'un boulevard et de devoir tout lui expliquer. Il n'était pas fier de son comportement à New York, n'était pas encore prêt à en faire étalage mais également à subir les foudres de sa petite sœur. A la recherche d'un job pour payer le loyer de sa minable chambre, le jeune Harvey postulait dans l'entreprise qui venait de s'implanter dans la bourgade. Il n'y connaissait rien dans le domaine, mais finalement sa détermination payait et les ressources humaines lui confiait le poste d'assistant (autrement dit « larbin ») d'un haut placé de la compagnie. Sans qualification particulière il se sentait chanceux, ne rechignant pas à la tâche. Après un moi d'essai, la cafetière n'avait plus aucun secret pour lui, tout comme les petites habitudes de son patron. Pourtant peu gratifiant, il aimait son travail, s'y épanouissant de jour en jour.
Très consciencieux dans son travail, il ne tardait pas à être promu. A présent secrétaire de Monsieur Lommum, il s'impliquait d'avantage, se démenant pour combler son manque d'expérience. Son nouveau statut lui donnait de nombreux avantages, dont un salaire plus élevé, qui lui permettait de quitter son taudis. Cette stabilité retrouvée il décidait d'annoncer son retour à Thalia, une nouvelle qu'elle recueillait avec joie, mais avec une multitude d'interrogations à la clé. Il restait vague ne souhaitant pas s'étaler sa relation passée avec Ariel. Pour lui ce nouveau travail était un moyen de recommencer sa vie à zéro, de faire table rase pour un meilleur avenir. Bien décidé à ne plus refaire les mêmes erreurs, il ne cherchait plus à entrer dans une relation sérieuse, profitant des joies de la vie sans modération. Ainsi il était heureux, bonheur que venait chambouler une rencontre.
C'est au comptoir de son bar de prédilection, juste en face de son lieu de travail, qu'il la voyait pour la première fois. Captivé par son regard il s'aventurait à sa rencontre, ses intentions à son égard étaient les même qu'avec celle de la veille, et celle des jours précédents, pourtant celle ci l'intriguait … Elle était différente. Il sortait son plus beau baratin pour arriver à ses fins
Qu'est ce qui peut bien amener une jeune femme aussi ravissante que vous à boire de la sorte? Elle ne lui jetait même pas un regard, enchaînant les mojitos sans même en savourer la saveur
Très bien je vais essayer de devinez … Un fiancé? la proposition faisait mouche
Je connais les gars comme vous, vous n'êtes pas douée pour les longues discussions Un sourire lui était arraché, nerveux, elle le déstabilisait
Et à quel genre de garçons j'appartiens? Elle déposait son dernier verre sur le comptoir avant d'enfin lui faire face en faisant tourner son siège
Celui dont j'ai besoin ce soir Le reste de la soirée se déroulait chez elle, ils n'entretenaient pas de grandes discussions préférant se concentrer sur ce qu'il se passait dans le lit. Le lendemain matin il disparaissait avant qu'elle ne se réveille, une sale habitude qu'il avait pris.
Sa vie de tous les jours avait repris son cours, oubliant même les détails de cette nuit dans les bras d'une autre le lendemain. Son travail, contraignant, l'obligeait à restait de longues soirées au bureau de plus en plus souvent, amenant à des rencontres hasardeuses. C'est ainsi qu'il la revoyait, celle dont il ne connaissait pas le nom mais dont la répartie l'avait marqué. Parti prévenir le voiturier du départ imminent de son patron, il apercevait la jeune femme au bras de l'homme le plus puissant de l'entreprise. Elle faisait mine de ne pas le reconnaître, lui arrachant un sourire au passage. Des retrouvailles platoniques, à l'image de la suite de leurs échanges.
WE FELL IN LOVE, DESPITE OUR DIFFERENCES, AND ONCE WE DID, SOMETHING RARE AND BEAUTIFUL WAS CREATED. FOR ME, LOVE LIKE THAT HAS ONLY HAPPENED ONCE, AND THAT'S WHY EVERY MINUTE WE SPENT TOGETHER HAS BEEN SEARED IN MY MEMORY. I'LL NEVER FORGET A SINGLE MOMENT OF IT.
Elle passait régulièrement devant le bureau du jeune homme, aguicheuse et sensuelle à chacun de ses passages. Il tentait d'y résister, se plongeant à corps perdu dans sa paperasse lorsqu'elle venait se dandiner dans les couloirs adjacents à son bureau. Un succès, jusqu'à ce soir, où elle avait simuler un oubli de veste. Le bâtiment vide, ils continuaient leur petit jeu, mais cette fois sans se cacher.
Tu te souviens de moi finalement ? lançait t-il alors qu'elle venait s'asseoir sur le devant de son bureau
tu en doutais ? son don de la repartie le bousculait mais étonnamment il appréciait. Elle était différente de ses anciennes connaissances, avec elle il ne s'ennuyait jamais. Se levant il contournait son bureau, leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre lorsqu'il disait dans un murmure
Tu aimerai bien hein ? elle s'avançait dangereusement
Presque autant que te voir failloter devant mon père Il souriait nerveusement
Et qu'est ce que tu cherches au juste ? Cette fois elle se reculait, s'amusant de lui et de l'état dans lequel elle le mettait
A m'amuser Elle se dirigeait vers la porte vitrée
Tu t'en vas déjà ? Elle s'arrêtait dans sa fuite
Sauf si tu me retiens Pas du tout son genre, pourtant il allait à sa suite, passait devant pour être le premier à tirer sur la poignée
a demain alors D'un signe de main il lui indiquait le chemin par la sortie, finalement on ne le changeait pas. Elle disparaissait du building pour l'y retrouver quelques minutes plus tard. Il restait sceptique devant cette nouvelle apparition jusqu'à ce qu'elle se dévêtisse devant lui, elle en redemandait et il en était fier. C'est sur le bureau du grand patron, père de la jeune femme, qu'ils terminaient la nuit.
Les nuits suivantes, ils faisaient ça chez lui puis chez elle. Ils se complaisaient dans cette relation sans échanges verbales très développés, jusqu'à ce qu'elle exige plus de lui. L'échec de sa relation passée lui intimait de refuser, pourtant sa soif de pouvoir le poussait à rendre publique leur histoire. A présent très proche de la famille de la jeune femme il pouvait se permettre quelques écarts. Écarts pardonnés par la demande en mariage dont Martin était à l'initiative. Genou à terre il avait surpris tout le monde durant un dîner de famille dans le manoir de son employeur. Pour une fois elle était restée muette, touchée par cette demande qui arrivait certes bien vite dans leur relation mais qui leur promettait un avenir à tous les deux.
Depuis quelques semaines les deux amants se rapprochent à l'aide des préparatifs du mariage. Un événement que les parents de la jeune femme prennent en charge financièrement, offrant au couple le luxe de dépenser sans compter. Martin le sait il devra bientôt faire face à sa propre famille, il devra leur annoncer sa nouvelle situation et les choix qui se sont imposés à lui. Plus que tout il appréhende la réaction de sa petite sœur, et si en faire abstraction jusqu'ici ne lui posait aucun problème, aujourd'hui la pression mise par sa future femme concernant les invités le ramène à la réalité.