Et si on la jouait Réunion des Alcooliques Anonymes ? Alors, bonjour, je m’appelle Oliver. – normalement, je devrais entendre des voix s’élevaient et me dire répliquer à leurs tours un grand bonjour, tous en chœur ! J’pense que mon âge vous importe peu, mais je tiens quand même à préciser que je suis majeur et vacciné, au cas où certains se laisseront tromper par mon air d’adolescent. J’ai peut-être le syndrome de Peter Pan par moment, mais je vous rassure, quand il faut être sérieux, je le suis plus que jamais. D’ailleurs, je ne sais pas si quelqu’un l’a remarqué mais je viens de la grosse pomme. Vous savez, LA grosse pomme. La ville qui ne dort jamais, à mon plus grand plaisir. Tellement  de souvenirs résident là-bas, des bons comme des mauvais. Je vous avoue que je ne parle pas trop de mon passé. Non pas qu’il soit triste ou tragique, loin de là. C’était génial en fait. J’étais Mister catastrophe ambulant, toujours à faire un truc complètement délirant. Enfin, c’était pour animer la compagnie, et par compagnie, je parle de ma bande de copains sans cervelle. –autant être honnête, ils n’étaient vraiment pas malins. On faisait vraiment n’importe quoi, toujours sous forme de défi. J’aurais presque tout fait, danser dans un supermarché au rythme d’une chanson des Spice Girls, lancer des ballons remplis d’eau du haut de l’Empire State Building, bref. En y repensant, c’était la belle époque. Mais, une chose a changé ma vie : mon jeu vidéo. J’étais loin d’être aussi pathétique que le reste de mes amis. J’avais une idée qui me trottait depuis longtemps. Avec une imagination comme la mienne, je me savais capable de créer un jeu qui changerait des cultes du moment. Sans aucune hésitation, j’y ai travaillé pendant des mois jusqu’à arriver à un résultat quasi-parfait. Et ma détermination ne m’a jamais lâché, au point que ma proposition de projet a plu à une société très réputée de jeux vidéo. Ma carrière a été lancée, mon nom a pris de l’importance dans le monde des médias. Au début, j’appréciais cette attention qu’on avait en me voyant, mais au fur et à mesure, l’ambiance devait rude. Mes parents étaient .. attendez, je ne vous ai toujours pas parlé de mes parents ! Bon, il n’y a pas grand-chose à dire à part qu’ils sont lourds avec leur tradition, réputation et tout le reste. Vive la vie mondaine des Callaghan. D’ailleurs, ce succès leur  bien plu, ils en étaient très fiers, mais moi ça m’avait littéralement exaspéré. J’en avais un peu marre. Puis, la pression pesait sur mes épaules après cela. Mes patrons me demandaient une nouvelle innovation, et moi j’étais comme un écrivain qui venait d’écrire sn premier livre. Parce que le premier est toujours plus facile que le deuxième. Je l’avais fait spontanément et là, c’était ne autre affaire. J’y ai pensé pendant deux ans à peu près, mais rien ne venait. Ce n’était pas original et cette motivation avait disparu. J’avais baissé  les bras et tout abandonné. L’envie n’y était plus, et je ne sais pas pourquoi mais j’avais besoin de changer. De m’enfouir loin d’ici et peut-être revenir avec une nouvelle ambition. Alors, je fis mes valises et je partis pour Providence. Ne me demandez pas pourquoi, parce que je vous le répète, je ne sais pas. La ville sonnait bien, les prix d’appartement étaient plus que correctes et pour se trouver un travail, je n’aurais sas doute pas eu de mal. Donc, me voilà devant vous, après des années coincé au milieu de buildings géants. Personne ne me connaît comme la tête d’ampoule des jeux vidéo nouvelle génération ici. Je ne suis qu’Oliver Callaghan, le gars qui raconte sa vie à la radio. Ravi de vous connaître également.