Le petit diner de la ville de Providence n’avait jamais connue une telle ambiance que celle qui y régnait ce soir. L’enterrement de vie de jeune fille de Katie était prévu depuis des semaines, et exceptionnellement le gérant avait accepté de l’ouvrir plus tard, et surtout réserver la salle pour la future mariée et ses amies. Katie était l’une des plus anciennes amies d’Eléonore. Elles avaient fait leur études ensemble, et c’était la jeune femme qui l’avait encouragé à développer son sens artistique, et a se lancer dans l’univers de la B.D. appréciant les dessins et l’humour dont se servait Leo. Si la brunette avait finit par trouver un éditeur acceptant de la publier, Katie avait prit une toute autre voie intégrant l’un des prestigieux cabinets d’avocats de New York, quittant Providence et ses amies. Les deux jeunes femmes avaient continuaient a s’écrire, ou s’appeler, mais les choses n’étaient plus pareils. Elles n’avaient pas toujours le temps, pas toujours l’envie. L’une comme l’autre gardait leur amitié dans un coin de leur tête mais le temps faisait son usage. C’est donc avec une surprise non dissimulée qu’Eléonore avait appris les fiançailles de Katie par un faire part de mariage. Depuis quelques années elle fréquentait un de ses clients, qu’elle avait défendue et a qui elle avait fait gagner une fortune, en lui faisant gagner son procès. Une histoire d’accident de voiture auquel Léo n’avait guère plus prêté d’attention, son amie étant réputée pour enchainer les conquêtes. Une sorte de Bridget Jones pour la catastrophe humaine, mais avec une plastique de rêve. Et ces deux là s’étaient bien trouvés, tous les deux aussi lunaires et rêveurs. Eléonore s’était réjouie de voir que leur dates de mariage coïncidait presque. C’était un fait dû au hasard, mais qui tout a coup semblait renforcé leur amitié quelque peu, comme si des années ne s’étaient pas écoulés et qu’elles étaient de retour a la fac, planifiant bêtement de tomber enceinte en même temps, et toutes ses futilités auxquelles elle rêvasser a cette époque là. Katie avait souhaité organiser sa fête de future mariée a Providence, ou la plupart de ses amies résidaient encore. L’occasion de retrouvaille dont elles se souviendraient longuement. Eléonore avait été en charge de la plupart des préparatifs, Katie ne pouvant superviser de loin. Et la jeune femme s’en réjouissait, sa future belle mère ayant totalement pris le contrôle sur les préparatifs de son propre mariage. Louis n’osant rien refusant a sa précieuse mère, la brunette vivait mal de ne pouvoir prendre part a l’organisation. Le jour J arrivât plus vite que prévu. Et avec lui, un lot de surprises dont tout le monde ce serait passé. Le mariage Garreth-Wellighton, avait finalement été annulé, a la demande de la fiancée. Une semaine s’était écoulé mais Eléonore ne semblait pas avoir fait le deuil de l’événement. Elle n’avait pas quitté sa robe de mariée depuis. Elle n’avait croisé ni Louis, ni son bras droit… Thomàs. Peut être, en grande partie, car elle le fuyait comme la peste. Le champagne avait été son allié, et prix de consolation ce soir là, et c’est sur le meilleur ami de Louis qu’elle avait jeté son dévolu pou passer la nuit avec. Un choix inconsidéré ? Dans un élan de stupidité ? Peut être… Pas totalement. Pas si irréfléchi que ça. Elle était amoureuse de Louis, aussi loin qu’elle s’en souvienne elle l’avait toujours été, mais Thomàs semblait la comprendre mieux que personne, la faire rire aux larmes. L’alcool avait joué son rôle, mais c’est elle qui avait pris les devants. Elle qui avait initié ce rapprochement. Maintenant la culpabilité la rongeait. Elle ne valait pas mieux que Louis. Elle lui avait rendue la monnaie de sa pièce sans même qu’il le sache. Elle n’avait pas eu de nouvelle de Thomàs depuis. Peut être se sentait ‘il utiliser ? Comme une vengeance froide. Non … Impossible. Personne a part les protagonistes de l’histoire n’étaient au courant pour Rebecca et Louis. Du moins le pensait t’elle. Elle connaissait Thomàs, il aurait été incapable de garder ça pour lui sans se trahir, sans commettre une gaffe. Ce soir là était censé l’aider a oublier. Personne ne semblait se rendre compte a quel point la brunette était ivre. Surement car toutes les jeunes femmes présentes dans le restaurant étaient dans le même état qu’elle. Trônant fièrement sur une table, sa bouteille de vodka a la main, sa robe de mariée, a moitié déchiré, et ses cheveux en vrac, Eléonore tentait tant bien que mal de se maintenir droite. « A Katie, l’une de mes meilleures amies, puisque l’autre m’a trahie, tu peux désormais prendre sa place. » Les mots buttaient et sortaient difficilement. Katie assise dans un coin, une couronne sur la tête, semblait trouver hilarant le speech de son amie, gloussant inlassablement. « Que ton mariage soit plus prospère que le mien, et surtout qu’il dure plus longtemps ! » Elle levât alors sa bouteille dans le vide, renversant la moitié du liquide sur les autres convives. C’est à ce moment là que l’une des filles se mit à brailler. « Heyyyy pas de mecs autorisés ! » Eléonore plus éméchée que jamais finit son discours par un solennel : « Amen ! » Suivit d’un tonnerre d’applaudissements. En voulant descendre de la table, ses pieds se prirent dans les jupons de sa robe et elle dévalât le long du banc qui lui avait servie pour monter. Elle atterrit alors tête la première aux pieds de Thomàs, qui la regardait incrédule. « Thomyyyy » Son enthousiasme et la joie perçait dans sa voix. « C’est bon il est avec moi. » Marmonnât-elle à l’attention de la rousse qui pestait contre lui. « Je suis tellement contente de te voir ! » Elle se relevât tant bien que mal pour lui faire face, déposant au sommet de son crâne une des couronnes qui traînait sur un siège. Désormais le secret n’en était peut être plus un, le jeune homme avait pu entendre le discours de la brune, et surement comprendre ce qui avait mis un terme a sa relation avec Louis, s'il avait réuni les pièces du puzzle. Elle aurait du se sentir gêné mais elle était au contraire ravie de le voir ici. Elle ne savait ni comment il l’avait trouvé ni pourquoi mais elle était bien trop saoule pour y réfléchir. « T’es venue voir la rouquine ? » Elle faisait bien sur allusion à sa meilleure amie, avec qui elle l’avait déjà croisé a plusieurs reprises. Une petite pointe de jalousie tintait dans sa voix qu’elle ne cherchait pas a dissimuler, ravie de constater que la jeune femme n'était pas là.